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Publié le : 29/03/2016
Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile, appelle les parrains et marraines à se manifester (photo AFP)
Pierre Henry: « L’idée est de mettre ce dispositif en place dans toutes les régions de France. En Normandie, il existe déjà à Rouen. Le principe en est très simple, il lie un parrain, une marraine, à un ou une filleul(e). Les parrains sont des concitoyens qui ont décidé de manifester leur solidarité à l’égard de réfugiés : à savoir, donc, de personnes qui ont obtenu la protection de la France, et qui y disposent d’un titre de séjour de dix ans. Il s’agit de constituer un réseau social autour d’elles, en sachant qu’elles viennent d’arriver et qu’elles sont vouées à rester parmi nous. »
Quelle forme prennent ces parrainages?
« Concrètement, nous proposons, pendant une première période de six mois renouvelables, et à raison d’une fois par mois, que se déroule une rencontre sous la forme d’un déjeuner, d’un dîner, d’une sortie culturelle ou sportive, peu importe... Il s’agit de contribuer à donner les clés de la société française à ces personnes qui profitent de la protection offerte par notre pays. C’est aussi simple que ça : cela n’a pas vocation à se substituer aux dispositifs d’accompagnement vers l’emploi, les logements, etc. »
Par quels engagements sont tenus les parrains, marraines et filleul(e) s?
« Il y a quelques règles éthiques : l’interdiction formelle de tout échange d’argent, de service, et l’on comprendra bien pourquoi. À partir de là, c’est une action qui, je pense, peut contribuer à détendre la société française sur ces questions. Parce que l’on n’a jamais peur que de ce que l’on ne connaît pas. Et lorsque l’on met face à face des parrains et des filleuls, on s’aperçoit tout simplement que l’autre est fait de chair et de sang, qu’il a des désirs qui sont le plus souvent identiques aux nôtres, que nous avons une humanité partagée... C’est aussi simple et fondamental que ça. Le dispositif « Duos de demain » est très peu contraignant pour les personnes qui s’y engagent, car nous avons fait en sorte qu’il soit à la portée de chacun d’entre nous. Bien sûr, l’association France terre d’asile reste garante de la constitution des duos, sur la base de questionnaires à remplir : il faut au moins, au départ, maîtriser une langue commune, dans le but évidemment d’arriver à parler français. »
Quels sont les retours de l’expérience menée justement à Rouen (les premiers parrainages avaient été lancés dans la capitale normande en 2014, NDLR)?
« C’est très, très positif, parce que les gens ont appris à se connaître. En réalité, ils nous disent la plupart du temps qu’ils souhaitent aller plus loin, faire plus. Mais ça, c’est à la discrétion de chacun : nous, nous souhaitons cet engagement minimum que constituent les « Duos de demain ». Le reste, ensuite, vient avec l’expérience. »
Considérez-vous que ce dispositif mis en place par France terre d’asile pallie certaines carences de l’État?
« On n’a jamais autant parlé d’intégration dans ce pays, et pourtant on n’a jamais eu aussi peu de moyens. Je suis de ceux qui considèrent que lorsque l’on parle d’accueil, on doit aussi parler d’intégration en même temps. Et donc tout cela se prévoit, pour ne pas avoir à rencontrer trop de difficultés par la suite. Il faut planifier suffisamment ce genre de choses, sinon nous allons à la catastrophe. La catastrophe étant pour moi la crispation générale en Europe autour de ces problématiques. »
Propos recueillis par Thomas Dubois
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Sur la question des migrants et de leur présence accrue en Normandie, le directeur général de France terre d’asile appelle à la modération.
En Seine-Maritime, la Région et le Département et la Ville de Dieppe réclament désormais l’intervention de l’État pour évacuer les populations installées aux abords du terminal Transmanche (lire notre édition de samedi). Une nécessité « pour que Dieppe ne devienne pas le Calais normand», clament notamment la Région et le Département. « Je ne crois pas que l’on peut parler de route migratoire normande vers la Grande-Bretagne, il ne faut pas exagérer!», tempère pour sa part Pierre Henry. « Il y a des tentatives individuelles, certes, mais cela reste très marginal, poursuit le directeur général de France terre d’asile. Les gens qui sont déplacés de Calais cherchent plutôt à aller vers le Nord, vers Dunkerque, vers Zeebruge... Il n’y a donc pas d’alerte particulière, à notre niveau, en Normandie. Mais au-delà de la situation de Calais, de toute façon, je rappelle que la France ne se trouve pas sur les routes migratoires principales. Notre pays est très peu touché, au final, par la plus grande crise migratoire qui secoue l’Europe depuis 50 ans. »
Pour l’instant, l’ONG France terre d’asile s’est fixé un objectif de 1 000 « Duos de demain » dans tout le pays. En Normandie, près de 70 réfugiés sont susceptibles de profiter de l’opération expérimentée à Rouen dès 2014 et inspirée de « Time together », une initiative lancée en Angleterre en 2008.
Cette action de parrainage entièrement bénévole complète l’accompagnement social de six ou douze mois auquel a droit toute personne reconnue comme réfugiée en France (apprentissage de la langue, accès à un logement, autonomisation, etc.). « Le parrainage se traduit à travers des initiatives aussi simples que des conversations conviviales visant à améliorer le niveau de français des non-francophones ou des sorties d’intérêt socioculturel pour leur faire découvrir leur pays d’accueil», précise France terre d’asile.
Les parrains potentiels sont invités à se rapprocher des antennes départementales de l’association, dans les différents Cada (Centre d’accueil pour demandeur d’asile) :
- à Rouen : 02 32 76 23 65,
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- à Caen : 02 31 54 54 36,
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- à Évreux : 02 32 23 10 25,
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- à Saint-Lô : 02 33 05 45 68,
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Le 28/03/2016, Paris-Normandie