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Publié le : 27/09/2016
Début septembre, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait en effet annoncé la poursuite du démantèlement du camp de Calais qui avait débuté en février dernier : après la partie sud, c’est le nord du camp qui sera cette fois visé. Au cours de l’été, de très nombreux migrants ont encore rejoint le camp, qui compterait désormais 6 900 personnes selon le gouvernement, ou entre 9 et 10 000 selon les associations présentes sur place. Pour assurer un désengorgement du bidonville, Bernard Cazeneuve vise l’ouverture de 8 200 nouvelles places d’ici fin décembre: 2 000 dans des Centres d’accueil et d’orientation (CAO) et 6 000 dans des Centres d’accueil pour demandeurs d’asile .
Les Centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) sont des dispositifs encadrés par le Code de l’action social et des familles, financés par l’État dont la gestion est assurée par des associations ou des entreprises. Les Cadas ont pour mission « d'assurer l'accueil, l'hébergement ainsi que l'accompagnement social et administratif des personnes dont la demande d'asile a été enregistrée ».
Les CAO quant à eux, ont été conçus en octobre 2015 pour répondre à la situation spécifique de Calais et ne sont pas encadrés par la législation. Seule une Charte précise leurs modalités de fonctionnement. Ces hébergements ont vocation à être des lieux de « répit » permettant aux migrants accueillis (ayant quitté volontairement Calais) de réfléchir à leur projet migratoire, et de déposer une demande d’asile s’ils le souhaitent. L’idée est par ailleurs de les aider à « dénouer » leur situation, administrative, médicale, et sociale. Le séjour n’est que temporaire : de trois mois pour les migrants déposant une demande d’asile, d’un mois seulement pour ceux qui ne le font pas. Les préfets ont néanmoins été invités à assurer à la sortie du CAO une solution alternative de logement pour les personnes.
Aujourd’hui, 161 CAO ouverts dans 76 départements accueillent plus de 3 500 personnes : ils sont exclusivement financés par l’État, mais leur gestion a en partie été confiée à des acteurs associatifs de l’asile. Selon le gouvernement, 80% des personnes ayant rejoint des CAO ont finalement déposé une demande d’asile. Pourtant, l’enthousiasme des migrants pour rejoindre les CAO a rapidement fait place à une certaine réticence.
Le nouveau plan de répartition des migrants de Calais et de Paris envisage de les répartir dans 11 régions, les seules dispensées étant l’Ile-de-France (elle compte déjà 6 700 places et 94 centres) et la Corse. Face à la Commission des lois du Sénat, Bernard Cazeneuve a affirmé qu’« il y aura concertation avec les élus concernés le plus en amont possible » et a dénoncé des « instrumentalisations vulgaires et outrancières » concernant les prétendus risques de « mini-Calais » brandis par Laurent Wauquiez (LR): « Personne n’a vu 161 mini-camps ou mini-Calais se constituer » a-t-il rappelé, à propos des CAO créés depuis un an. Il a précisé qu’ils seraient « à taille humaine » et qu’il y aurait proportionnalité avec la taille des villages dans lesquels ils seraient implantés.
Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile a souligné la nécessité, dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan, que s’exerce la « solidarité sur l’ensemble du territoire » de manière équitable. Il a rappelé que les préfets, après avoir recensé les disponibilités sur leur territoire, n’agiraient pas sans l’accord des maires des communes concernées.
Le 27 septembre 2016