- Accueil
- France terre d'asile
- Histoire
- 1971-1980
- 1980-1998
- 1998-2006
- 2006 à nos jours
- Organisation
- Notre gouvernance
- Nos établissements
- Notre organisation
- Nos actions
- Notre expertise
- Infos migrants
- Faire un don
- Rejoignez-nous
Publié le : 07/03/2016
Ce sont entre 2000 et 3000 réfugiés qui arrivent chaque jour sur les côtes grecques, en provenance de la Turquie. Pour Pierre Henry, directeur général de l'association "France terre d'asile", ce sont les problèmes d'accueil en Turquie qui sont à l'origine de cet exode vers la Grèce: " Il n'y a pas d'accès à l'éducation pour les enfants. Il n'y a pas de travail non plus."
Invité dans Bourdin Direct, ce lundi, Pierre Henry expose les possibles solutions à ce chaos.
RMC, le 07/03/2016
Lors d'un sommet européen à Bruxelles, l'Union européenne a affirmé sa volonté de fermer définitivement la "route des Balkans". Pour Pierre Henry, directeur de l'association France terre d'asile, il faut que l'UE construise des voies de migration légale tout en cherchant des solutions à la crise syrienne.
L'Union européenne compte sur la Turquie pour l'aider à maîtriser la crise migratoire…
La Turquie a une position extraordinairement ambiguë. Il faut quand même se souvenir que c'est un des acteurs de la crise syrienne et que depuis le début du conflit avec la Syrie, M. Erdogan est d'une ambiguïté terrible.
Cela étant, ce grand pays de 80 millions d'habitants accueille 2,6 millions de réfugiés syriens. Le grand problème c'est que beaucoup de ces réfugiés n'ont pas accès à l'essentiel. 15% des réfugiés seulement vivent dans des camps le reste est livré à lui-même.
Ces réfugiés continuent de vouloir passer en Grèce…
L'UE veut demander à la Turquie la possibilité de réadmettre sur son sol un certain nombre de personnes qui sont en situation irrégulière. En l'occurrence elle veut fermer la route aux Irakiens au Afghans qui arrivent en Turquie et pénètrent ensuite en Europe.
Il est évident que l'accord avec la Turquie qui se dessine aujourd'hui et qui n'est que la continuation d'un autre sommet. Cela ne va pas nous exonérer de nos propres responsabilités. Ce qui est terrible, c'est que l'Union européenne n'est pas du tout incarnée aux frontières de l'Europe. Il n'y a personne! La réalité c'est qu'il y a un exode et que l'Union européenne n'est pas là aux frontières.
Que faut-il faire pour gérer cette crise?
Il faut construire des centres d'accueil, d'enregistrement et de répartition des réfugiés. Et il faut être un peu inventif c'est pourquoi je prône la création d'une agence de protection européenne. Il ne s'agit pas de créer un nouveau corps de fonctionnaires mais de permettre aux organisations qui travaillent avec les états de pouvoir intervenir en toute sécurité aux frontières de l'Europe. Mais cela ne marchera que si jamais il y a solidarité entre les états membres.
Les Européens ont pris la décision au mois de septembre dernier de répartir 160.000 réfugiés. Nous en sommes à 600-700. En face vous avez des agences de voyage légales et non légales qui proposent aux réfugiés depuis Lesbos de rejoindre l'Allemagne et la Suède en 7 jours. Nous, en 6 mois, nous avons été capables de proposer à moins de 600 personnes de nous rejoindre de manière légale.
Ce qu'il faut construire ce sont des voies de migration légale en rappelant que la protection est temporaire. Il faut aussi chercher des solutions à la crise syrienne sans quoi nous serons dans une extrême difficulté.
Que répondez-vous à ceux qui veulent fermer les frontières?
Je leur réponds d'aller voir aux frontières de l'Europe ce qui se passe aujourd'hui. Vous avez des femmes et des enfants qui arrivent. Les personnes qui sont déjà arrivées en Europe interprètent les messages de fermeture des frontières que lancent les dirigeants européens, ils disent donc à leur famille de venir les rejoindre le plus rapidement possible.
C'est pour cela qu'aujourd'hui femmes et enfants se précipitent aux frontières de l'Europe pour rejoindre leur famille déjà sur place.