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Publié le : 15/07/2014
Sommet européen, immigration : un refrain trop connu !
« Mise en place d’une approche globale sur les questions migratoires, octroi d’une protection à ceux qui en ont besoin, lutte résolue contre l’immigration irrégulière, gestion efficace des frontières extérieures… »
Ce refrain semble familier ? C’est pourtant ce qui constitue la base des « toutes nouvelles » orientations stratégiques pour l’espace de liberté, de sécurité et de justice adoptées par le Conseil européen les 26 et 27 juin 2014. Remplaçant le programme de Stockholm, celles-ci sont censées guider les développements législatifs et opérationnels de l’Union européenne dans le domaine de l’asile et de l’immigration. Mais que retirer d’un texte ne définissant aucune orientation politique claire ?
Ces orientations ont beau répéter à l’envi que les politiques européennes d’asile et d’immigration doivent être renforcées et que les principes de solidarité et de partage des responsabilités doivent être respectés, elles ne proposent aucune mesure concrète pour atteindre ces objectifs. La transposition totale et effective des textes législatifs y est certes présentée comme une priorité pour mettre en œuvre un véritable régime d’asile européen commun (RAEC). Or, l’objectif de reconnaissance mutuelle entre États membres des décisions en matière d’asile, initialement mentionné, a été retiré du texte final, étape pourtant clé pour une véritable harmonisation des systèmes d’asile…
Parmi les seules nouveautés, on note la volonté du Conseil européen de créer un corps de gardes frontières européen d’ici cinq ans. En attendant, aucune référence n’est faite aux appels de l’Italie et de la Grèce à une aide financière et matérielle de l’UE pour mieux gérer les arrivées massives aux frontières. Il est vrai que l’Italie n’en est qu’à 66 000 arrivées par bateau depuis le début de l’année, dépensant la modeste somme de 9 millions d’euros par mois pour y faire face, alors où est l’urgence ? Et si la crise syrienne est mentionnée, les orientations stratégiques n’abordent ni la question des moyens légaux pour accéder au territoire européen, ni le besoin de fixer des objectifs chiffrés en matière de réinstallation. Encore une fois, où est l’urgence ?
«Si l'écurie brûla, Madame, c'est qu'le château était en flammes. Mais, à part ça, Madame la Marquise, tout va très bien, tout va très bien. »
Pierre Henry, Directeur général de France terre d’asile