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cp/La disparition programmée des CADA ?

Publié le : 03/04/2012

Jamais le modèle d’accueil des demandeurs d’asile qui prévaut dans notre pays depuis 40 ans n’aura été autant remis en cause que lors de ces trois dernières années.

En consacrant pour la première fois en 2010, plus d’argent aux mesures d’urgence et à l’hébergement précaire qu’au renforcement des centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA), l’Etat a clairement marqué une orientation.

En 2011, cette tendance s’est encore fortement accentuée. Seuls 12 000 demandeurs d’asile ont pu entrer dans le dispositif pérenne. De fait, le coût des dispositifs d’hébergement d’urgence et de l’allocation temporaire d’attente s’est élevé à 280 millions d’euros soit près de 30% de plus que le budget consacré aux CADA, pourtant plus adaptés et moins onéreux.

Rebelote en 2012, avec une répartition des crédits ahurissante et une pression sur les établissements pérennes invraisemblable. Sur le terrain la situation devient intenable, notamment en Ile-de-France où la baisse des crédits est l’une des plus conséquentes du territoire national alors que les loyers y sont les plus élevés. Comme toujours, la variable d’ajustement proposée consiste en la suppression de postes d’accompagnement.

Cet exemple de gestion aberrante des deniers publics, celle du "dépenser plus pour accueillir moins bien", laisse transparaître une stratégie bien définie.

Stratégie dont il est aujourd’hui clair que la poursuite de la mise en œuvre mènera immanquablement à la disparition de notre modèle d’accueil. Ce sera alors la fin des CADA, d’un modèle basé sur l’accompagnement, un modèle qui a fait ses preuves, tant du point de vue social que budgétaire, et dont la destruction n’a que l’idéologie pour seul fondement. A la place, nous aurons au mieux des dispositifs d’hébergement massifs, collectifs et obligatoires où l’accompagnement n’aura pas droit de cité.

Alors, la donne est simple : laisser se poursuivre une stratégie qui ne dit pas son nom mais dont le résultat final ne peut plus être ignoré par les acteurs du secteur. Ou bien changer de cap, dès à présent !

Paris, cp/France terre d’asile, le 03/04/2012