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Publié le : 08/08/2011
Si les mots ont un sens, le ministre de l’Intérieur a pour le moins un rapport étrange avec l’Histoire….
En fixant un « objectif historique » de 30 000 reconduites d’étrangers en situation irrégulière à la frontière en 2011, le ministre confond Histoire et communication factuelle, Histoire et cuisine politicienne.
Au cœur du mois d’août, cette annonce n’a en réalité rien de surprenant. Elle s’inscrit dans la droite ligne des déclarations précédentes : diminution de l’immigration de travail, remise en cause de la binationalité, bref, l’immigration est à l’agenda politique des prochains mois. Cela est d’autant plus dommageable que l’immigration est un phénomène complexe qui réclame beaucoup d’humilité.
Faut-il par exemple rappeler que pour atteindre ces 30 000 expulsions annuelles, les Tunisiens participent à « l’objectif historique » à hauteur de 3 800 reconduites à la frontière… italienne (drôle de salut à la Révolution du Jasmin), et que par ailleurs, la contribution des citoyens européens - principalement roumains et bulgares - à cette œuvre sera, comme l’an passé, de près de 9 000 personnes en 2011.
Mais ce qui est certain, c’est que ce type d’annonce participe à la dégradation d’un climat déjà très lourd, que l’accueil des étrangers dans les préfectures devient de plus en plus délicat, et le traitement des dossiers souvent bien incompréhensible.
Kafka n’a qu’à bien se tenir !
Paris, cp/France terre d'asile, le 08/08/2011