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Publié le : 13/11/2012
L’amnésie frapperait-elle l’administration territoriale d’Etat en charge de l’accueil des demandeurs d’asile ? S’il est louable de chercher à mettre des familles avec enfants à l’abri, il existe des règles incontournables à respecter pour concilier cet objectif avec le recul de l’intolérance et le progrès du « vivre ensemble ». Nous savons qu’il convient d’éviter les concentrations de demandeurs d’asile en un seul lieu, de renoncer à héberger en un lieu unique sur une base communautaire, de donner les moyens aux associations d’accompagner les personnes afin de sécuriser les parcours et l’environnement, de prendre le temps de la concertation.
Toutes ces leçons de bon sens, les services de l’Etat dans l’Ain, sous la conduite du Préfet, viennent de les passer par pertes et profits.
En installant 120 demandeurs d’asile Kosovars et Albanais dans un bâtiment désaffecté d’une commune rurale de moyenne montagne, Hauteville-Lompnes, qui en accueille déjà 80, et en confiant la tâche de leur accompagnement à seulement trois travailleurs sociaux, le Préfet a provoqué un véritable tollé dans la population locale : pétition, protestation, etc .
Si nous attirons l’attention sur cette situation, c’est pour éviter qu’elle se généralise et devienne la solution simpliste imaginée par l’Etat en réponse à la crise de l’hébergement des demandeurs d’asile. Concentrer une population avec un accompagnement minimaliste, dans des locaux laissés vides par l’exode rural ou par des restructurations, en des lieux isolés, ne peut être une solution viable et digne.
La situation de crise qui touche la plupart des capitales régionales est d’abord le fruit d’un impensé et d’une posture idéologique. Depuis dix ans, les budgets consacrés à l’accueil des demandeurs d’asile ont systématiquement été minorés. L’urgence coûteuse a toujours été privilégiée. La sous administration du secteur empêche tout pilotage efficient (ex – absence d’agent administratif dans les préfectures pour accueillir les usagers).
La solution existe ; elle est moins onéreuse que cette gestion urgentiste et dangereuse pour le « vivre ensemble ». Elle réside en la création de structures à taille humaine établies en concertation avec les collectivités locales en refusant tout communautarisme. C’est ce que nous faisons comme d’autres avec succès dans le domaine de l’asile depuis près de quinze ans.
Pierre Henry, Directeur général de France terre d’asile
Paris, cp/France terre d'asile, le 13/11/2012