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Publié le : 22/02/2011
Lundi matin, le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini, prenait position sur la situation en Libye: «L'Europe ne devrait pas chercher à exporter son modèle en Afrique du Nord (…) Nous ne devrions pas donner la mauvaise impression que nous exportons notre démocratie. Nous devons aider et soutenir la réconciliation pacifique ». Le ministre semble craindre l’instauration d’un « émirat islamique arabe à la frontière de l’Europe », qui constituerait une « menace sérieuse », et estime que « les Européens sont très inquiets de l'impact sur les flux migratoires, qui serait l'une des conséquences des turbulences ».
Un jour plus tôt, le ministre des Affaires étrangères tchèque, Karel Schwarzenberg, déclarait que l’Union européenne « ne devrait pas trop s’impliquer » dans les événements libyens, et mettait en garde les instances européennes sur les « catastrophes » qu’entraînerait une chute du colonel Kadhafi.
Ces considérations, empreintes du pire cynisme de la realpolitik, sont dictées par la crainte permanente des Etats européens de voir des milliers de personnes « déferler » sur leurs côtes. Les différents partenariats conclus sur les questions migratoires avec un pays qui n’a jamais présenté de garanties en matière de droits de l’homme et de droits des réfugiés, sont autant de boomerangs qui reviennent de plein fouet sur les dirigeants européens pris au piège par Kadhafi.
Depuis 2007, l’Italie et la Libye ont entamé une coopération dans le domaine de la gestion de l’immigration irrégulière. En octobre 2010, la Commission européenne a défini avec les autorités libyennes un programme de coopération sur les migrations. Ces partenariats, qui reposent principalement sur un soutien technique et financier contre des promesses libyennes de contrôle des flux migratoires, ne peuvent constituer le seul axe des relations avec l’autre rive de la Méditerranée.
Nous appelons les pays européens à cesser immédiatement toute coopération avec les autorités libyennes dans le domaine des migrations et à développer une coopération méditerranéenne d’intérêts partagés promouvant la mobilité entre les deux rives par une réforme de la politique des visas et une vision solidaire et responsable en matière d’asile.
Paris, cp/ France terre asile, le 22/02/2011