- Accueil
- France terre d'asile
- Histoire
- 1971-1980
- 1980-1998
- 1998-2006
- 2006 à nos jours
- Organisation
- Notre gouvernance
- Nos établissements
- Notre organisation
- Nos actions
- Notre expertise
- Infos migrants
- Faire un don
- Rejoignez-nous
Publié le : 13/04/2011
La réunion des ministres européens en charge des questions d’immigration du 11 avril confirme la résurgence des égoïsmes nationaux. Que 25 000 migrants tunisiens mettent en péril une Union de près de 500 millions d’habitants illustre l’échec de la politique commune d’immigration mais également d’asile. Alors que les processus d’harmonisation des régimes d’asile et des règles d’immigration sont actuellement dans l’impasse, la solidarité européenne devient également optionnelle, comme l’a rappelé Cecilia Malmström, la commissaire aux affaires intérieures.
Sur fond de tensions entre, d’un côté, la France, l’Allemagne et l’Autriche, et, d’un autre côté, l’Italie sur la décision de cette dernière de délivrer un titre de séjour temporaire aux Tunisiens arrivés à Lampedusa avant le 6 avril, les conclusions du Conseil du 11 avril brillent par l’absence de décisions concrètes et rapides. Face à la situation historique en Afrique du Nord, où près de 500 000 personnes ont fui la Libye, les Etats membres n’ont pu prendre aucun engagement commun et ferme, que ce soit sur le soutien à la Tunisie et à l’Egypte, ou sur la réinstallation en Europe des réfugiés ayant des besoins de protection arrivés dans ces deux pays.
L’Europe politique se trouve donc à l’agonie. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour tous ceux qui restent attachés aux valeurs de libertés, de solidarité et de paix, à la base de la construction européenne.
Nous appelons donc les Etats membres à :
1) mettre en œuvre un programme conjoint de réinstallation des réfugiés sub-sahariens qui se trouvent actuellement en Tunisie, Libye et Egypte, sur la base d’une programmation communautaire, stratégique et solidaire ;
2) assouplir la politique des visas, notamment envers les ressortissants tunisiens, ce qui éviterait à beaucoup de jeunes gens qui viennent rejoindre leur famille résidant régulièrement en Europe d’emprunter les dangereuses routes migratoires clandestines ;
3) mettre en œuvre la Directive 2001/55/EC du Conseil du 20 juillet 2001 pour l’octroi de la protection temporaire aux déplacés provenant de Libye et de Tunisie ;
4) engager un vrai dialogue avec la Tunisie tenant compte du contexte historique tunisien de transition et de la quasi-impossibilité de mettre en œuvre le rapatriement forcé de ses ressortissants.
Paris, cp/ France terre d'asile, le 13/04/2011