- Accueil
- France terre d'asile
- Histoire
- 1971-1980
- 1980-1998
- 1998-2006
- 2006 à nos jours
- Organisation
- Notre gouvernance
- Nos établissements
- Notre organisation
- Nos actions
- Notre expertise
- Infos migrants
- Faire un don
- Rejoignez-nous
Publié le : 28/10/2011
Plus d’un mois après sa nomination à la présidence du conseil d’administration de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), Arno Klarsfeld fait preuve d’une étonnante constance dans ses déclarations : contresens, absurdités juridiques, politiques et économiques, prétendu bons-sens qui tutoie un populisme insultant. Voilà ce qui jalonne les interventions de M. Klarsfeld.
Premier exemple, le nouveau président du nouveau conseil d’administration de l’Ofii a déclaré le 19 octobre et persisté hier dans La voix du Nord que c’était « à la puissance publique de désigner le lieu qui doit accueillir le demandeur d’asile et pas à celui-ci de choisir ». Rappelons à M. Klarsfeld, bien mal informé, que c’est déjà le cas depuis 5 ans puisqu’un demandeur d’asile qui refuserait un hébergement dans « l’Yonne ou la Creuse » se verrait retirer immédiatement toute aide sociale de l’Etat. M. Klarsfeld découvre la saturation des structures d’accueil d’Ile-de-France comme de la France entière. M. Klarsfeld devrait savoir que seul un quart des demandeurs d’asile accède aujourd’hui à une structure spécialisée faute de places. Et si la solidarité nationale ne fonctionne pas en France, c’est d’abord à cause des autorités préfectorales qui n’hésitent pas à renvoyer les demandeurs d’asile vers la région capitale.
Viennent ensuite les propos inqualifiables sur le nombre d’enfants des Roms. « Ils vivent avec huit enfants dans une pièce, lorsqu’on n’a qu’une pièce, on ne fait pas huit enfants ! » Soulignons à Arno Klarsfeld que la question des Roms est avant tout une question de gouvernance européenne, de discrimination et d’hypocrisie de pays européens envers leur principale minorité. Stigmatiser une fois de plus les Roms ne règlera aucun problème sauf à considérer le contrôle des naissances des pauvres par l’Etat comme une solution acceptable.
Enfin, les commentaires d’Arno Klarsfeld se réjouissant de ce qui ressemble à une exécution extra-judiciaire choquent de la part de quelqu’un qui aspire à exercer des responsabilités. Et que penser de cette phrase : « Quand on est dans le rang, on peut planter sa tente à Marigny, mais quand on sort du rang, eh bien on vous coupe la tête ». Il s’agit d’une conception étonnante du droit et du rapport au pouvoir que l’on aimerait ne plus entendre dans la France démocratique, républicaine et abolitionniste de 2011.
Ces déclarations sont une illustration parfaite de l’archaïsme de la gestion de l’Etat et de la politique d’immigration mise en place actuellement par les autorités. On ne règlera pas les problèmes soulevés par le président de l’Ofii avec des propos semblant datés du 19e siècle. Mais faisons confiance aux nouveaux membres du conseil d’administration de l’Office nommés hier et beaucoup plus compatibles que les sortants pour souffler à leur président les mots qui soutiendront les mêmes idées dépassées et populistes avec moins d’outrance.
Paris, cp/France terre d'asile, le 28/10/2011