@ France terre d'asile
La première cérémonie de remise des diplômes dans le cadre de notre programme d’apprentissage du français avec garderie à destination des femmes en demande d’asile a eu lieu mercredi 20 septembre à Saint-Denis, réunissant les participantes, leur famille et nos équipes.
L’apprentissage du français est un enjeu clé de l’autonomisation et de l’accès aux droits des personnes migrantes. Pourtant, les demandeurs et demandeuses d’asile ne bénéficient pas systématiquement de cours de langue dès leur arrivée en France, dans la mesure où ces derniers ne sont financés qu’après l’obtention du statut de réfugié. Les cours de langue proposés pour les demandeur·se·s d’asile le sont donc souvent à titre bénévole, ce qui limite notamment la fréquence des cours.
Dans le cas des femmes demandeuses d’asile, les contraintes de garde des enfants les empêchent souvent de suivre les cours proposés. Cette question de l’accès limité à la langue pour ces femmes est d’autant plus problématique qu’elle renforce d’autres difficultés liées au genre auxquelles elles doivent faire face – violences de genre, difficultés d’accès à l’emploi, isolement… C’est cette problématique qui est à l’origine du lancement, en juin 2023, d’un programme d’apprentissage de la langue française à destination des femmes en demande d’asile.
Dans le cadre de notre projet Amal qui se consacre aux femmes migrantes et en partenariat avec la Smart Académie du Hub de la réussite, France terre d’asile a mis en place un programme intensif de cours de français (deux jours de cours par semaine pendant trois mois) couplés à un système de garderie. Pour la première session du programme, dix femmes des centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) de la Courneuve, Sarcelles et Saint-Denis (Ile-de-France), ont pu en bénéficier.
Au fil des mois, des liens se sont noués entre les participantes et Chafia, leur professeure de français. « J’arrive maintenant à écrire, et à comprendre ! Merci pour la force que tu nous as donnée, merci pour tout », a déclaré Gloria*, une jeune francophone de 22 ans qui ne savait pas lire et écrire avant le programme, en lisant un discours qu’elle a spécialement rédigé pour l’occasion.
Durant les heures de cours, une puéricultrice prend en charge les enfants des participantes, et travaille sur la séparation souvent compliquée entre les petits et leurs mères. Kelidja, puéricultrice du programme, raconte : « Les premières semaines étaient très dures, mais finalement, Badou* ne pleure plus et me fait confiance. Maintenant, il accepte de voir sa mère partir pour plusieurs heures. Il en a fait des progrès ! ». Au total, ce sont sept enfants qui ont été pris en charge par Kelidja.
Un buffet a clôturé la remise des diplômes, et le groupe soudé a dansé et chanté pour célébrer cette aventure de plusieurs mois. Une prochaine session sera lancée début octobre.
*Prénoms modifiés