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Publié le : 26/06/2014
Des ballons de toutes les couleurs © 2014 A. B.
Ce vendredi vers 15 heures, 115 ballons (pour 115 demandeurs d’asile à Périgueux, dont 60 enfants) bien gonflés à l’hélium ont pris, très vite, le chemin des cieux. Ils étaient porteurs chacun d’un message personnel ou universel, et vecteurs en général d’un vœu très cher : s’en sortir.
Cet envol émouvant, sous les yeux de nombreux jeunes d’origines multiples, célébrait la Journée mondiale du réfugié, instituée en 2001 par les Nations-Unies.
Le but de cette journée ? Son acte de naissance précise qu’elle doit « honorer le courage et la ténacité des réfugiés et sensibiliser les nations à la nécessité d’ouvrir leurs frontières et à respecter les droits de ces réfugiés ».
Ils sont 45 millions sur la planète dont les deux tiers originaires d’Afrique et d’Asie. En Europe, l’Allemagne est le pays le plus accueillant tandis que la Suède affiche le meilleur rapport accueil-population.
En France, en 2013, on a enregistré auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), quelque 65 000 demandes d’asile. Beaucoup étaient liées à des situations de crise comme en Syrie, au Mali, en Centrafrique, etc.
Seulement 24% ont reçu une réponse positive, « soit l’inverse d’il y a encore dix ans », note Serge Nogaro, directeur depuis 2002 du Centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) sous l’égide de France Terre d’Asile (FTDA), l’une des principales associations d’accueil, reconnue d’utilité publique.
Comme l’explique encore M. Nogaro, « le Cada de Périgueux, qui va fêter son 700e entrant est unique pour la Dordogne depuis le regroupement avec Bergerac. Il reçoit 30% de demandeurs d’ex-URSS, en majorité du Caucase ; autant d’Albanais et Kosovars ; autant encore de ressortissants d’Afrique subsaharienne (comme Georges, le dernier venu, qui a quitté le Congo-Brazza via Bordeaux); 10% enfin de divers, comme telles personnes du Bengladesh ».
Mais il prévoit une chute dans les deux premiers groupes puisque le Kosovo et l’Albanie, de même que, dans le Caucase, la Géorgie et l’Arménie ont été déclarés pays sûrs…
Serge Nogaro insiste bien sur le fait que le demandeur d’asile n’est pas forcément un réfugié potentiel. Il lui faut au moins six mois pour que son cas soit examiné.
La France compte 270 Cada, soit 25 000 places, donc deux fois moins qu’il en faudrait. Un résident en Cada ne peut, depuis une loi de 1991, exercer d’activité salariée.
Qu’à cela ne tienne, M. Nogaro énumère les activités caritatives et bénévoles de ses « pensionnaires », de la collecte de la Banque alimentaire jusqu’au Téléthon, en passant par le Secours populaire ou catholique.
Des activités à caractère social ou culturel sont également développées au siège de France terre d'asile rue Font-Claude (les familles, elles, sont disséminées dans des HLM de l’agglo).
Serge Nogaro est fier que certains de ses demandeurs aient su largement s’en sortir : tel Albanais dans le bâtiment ; tels Algérien, Mongol ou Arménien dans la restauration ; des Algériennes dans la coiffure sur Bordeaux et la dentisterie à Toulouse ; un Uzbek dans la sécurité à Paris ; un Kazakh dans la décoration à Lyon, etc.
Il est persuadé que, les épreuves de la vie les ayant formés, d’autres feront leur chemin. Mais il redoute surtout que l’Europe devienne, à ses frontières, pour des raisons économiques, de plus en plus frileuse…
Embouteillage, après le lâcher, de poussettes. Cette population est très « famille » © 2014 A. B.