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Publié le : 05/11/2014
Calais : les postures ne règleront rien, il faut une réponse globale
Annoncée le 20 septembre 2014, la confirmation de l’ouverture d’un centre d’accueil de jour destiné aux migrants présents à Calais et ses environs était attendue. Elle est nécessaire mais forcément fragile.
Car la création de ce dispositif n’est qu’une mesure partielle ne pouvant constituer à elle seule une réponse suffisante. Restant muette sur plusieurs points cruciaux, cette initiative comporte en outre des risques importants : les locaux sélectionnés sont-ils adaptés au nombre de migrants ? Où iront et que feront ces personnes durant la nuit ? Quelles mesures sont-elles prévues en cas d’augmentation du nombre des migrants ?
Il est temps de tirer les leçons des erreurs passées : la solution miracle n’existe pas à Calais. Il faut une réponse globale répondant point par point aux causes qui génèrent cette situation. Le fait que la majorité de ces personnes relèvent du droit d’asile doit être pris en compte, tout comme les effets néfastes de l’exportation de la politique migratoire de la Grande-Bretagne sur le territoire français laquelle hisse le cynisme en politique d’État.
Cela implique notamment de :
- Développer l’information juridique sur le droit d’asile et la faire délivrer par les associations afin de lutter efficacement contre la désinformation des passeurs.
- Rendre effectif l’accès à la procédure d’asile : aujourd’hui il faut quatre mois à Calais pour voir sa demande simplement enregistrée.
- Apporter une réponse en matière d’hébergement dès le début de la procédure d’asile, conformément au droit.
- Ouvrir un bureau d’asile franco-britannique sur le territoire calaisien. Les dossiers répondant à des critères préalablement définis seraient étudiés par les autorités britanniques et les demandeurs d’asile pourraient ainsi emprunter une voie légale.
- Construire une politique européenne solidaire et responsable, Calais n’étant que le miroir des drames qui se déroulent aux portes de l’Europe comme Lampedusa, Melilla ou Patras.
Ne pas prendre en compte ces aspects revient à créer les conditions d’un énième échec des politiques publiques à Calais et à faire le lit du Front national. À chacun de prendre ses responsabilités.
Pierre Henry, Directeur général de France terre d’asile
Paris, France terre d'asile, le 05 novembre 2014