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Publié le : 04/11/2015
Sous la pression des associations et de l’action des organismes publics, un plan d’hébergement semble être mis en œuvre auprès des migrants de Calais sur une base volontaire. Près de 800 personnes auraient ainsi été orientés vers un hébergement durable et devraient bénéficier d’un accompagnement notamment en matière d’asile. Il semble que cette opération aie vocation à se poursuivre si l’on en croit la mobilisation des préfets, signe d’une volonté des pouvoirs publics d’apporter une réponse concrète et d’ampleur aux besoins d’accueil et de protection des migrants à Calais.
Par ailleurs, une autre pratique beaucoup plus problématique semble aussi être mise en œuvre. Depuis Calais, 600 personnes auraient ainsi été interpellées et placées en rétention aux quatre coins du territoire national (Nîmes, Mesnil-Amelot, Toulouse, Rouen-Oissel, Metz et Marseille). Ces personnes sont relâchées au bout de quelques jours, l’objectif étant à travers la rétention de désengorger temporairement Calais. Cette pratique n’est pas conforme à la finalité légale de la rétention et occasionne des souffrances injustifiées aux personnes qui en sont victimes. Il est par ailleurs inquiétant de constater que les migrants concernés sont principalement des ressortissants syriens, érythréens, iraniens, irakiens ou encore soudanais qui pourraient prétendre à une protection internationale. Coûteuse humainement et financièrement, cette pratique n’a jamais fait preuve d’une quelconque efficacité puisque dans quelques jours la plupart de personnes reprendront la route de Calais.
Si nous saluons la volonté politique et les efforts entrepris par le gouvernement pour trouver des solutions d’hébergement aux migrants en errance à Calais et mettre fin à cette situation socialement intenable à l’approche de l’hiver, nous tenions à rappeler que l’utilisation de la rétention pour disperser des populations migrantes et précaires est une pratique inefficace et inadaptée qui ne résoudra en rien la situation calaisienne.
France terre d’asile, le 4 novembre 2015