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Publié le : 05/11/2019
Les mesures qui vont être annoncées par le gouvernement mercredi 6 novembre en termes d'immigration sont "totalement cosmétiques et d'une efficacité que l'on peut véritablement interroger", estime sur franceinfo mardi 5 novembre Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile.
Le gouvernement entend notamment instaurer des quotas sur l'immigration économique professionnelle. Or, "l'immigration économique aujourd'hui dans notre pays, c'est 30 000 personnes", assure le directeur général de France terre d’asile. "Vous avez 250 000 personnes qui rentrent de manière légale sur le territoire chaque année, détaille-t-il. Vous avez 90 000 étudiants [...] vous avez environ 50 000 personnes qui rejoignent des Français, [...] vous avez 15 000 personnes qui rentrent au titre du regroupement familial pour les étrangers, qui sont en situation régulière, et puis vous avez 30 000 personnes qui viennent avec un contrat de travail et c'est sur ces 30 000 personnes que l'on veut discuter de quotas [...] C'est ce qui me fait dire aujourd'hui que cette mesure, c'est véritablement une mesure idéologique qui n'a aucun effet véritable sur les flux. Et on lâche le mot quota dans le débat public pour faire plaisir à quelques-uns."
"À qui le gouvernement veut-il faire plaisir en adoptant une telle mesure ? Aux lecteurs d'un journal de la droite identitaire ?" s'interroge Pierre Henry, faisant référence à l'interview d'Emmanuel Macron publiée dans Valeurs Actuelles. "Je préviens le gouvernement : ça ne va pas leur suffire".
Concernant une autre mesure qui doit être annoncée par le gouvernement mercredi, l'instauration d'une carence de trois mois pour accéder à l'aide médicale de base, il s'agit pour Pierre Henry d'une "attaque" qui lui paraît "dangereuse".
"Que va-t-il se passer demain ? s'insurge-t-il. Quand un demandeur d'asile aura une bronchite, on va lui dire 'attends trois mois pour que ça se transforme en pneumonie' ? Les travailleurs sociaux vont être obligés d'envoyer les demandeurs d'asile aux urgences ? Il me semble que les urgences hospitalières aujourd'hui sont dans un tel état qu'elles n'ont pas besoin de personnes supplémentaires."
Il dénonce enfin le fait que son association n'ait pas été consultée sur la question : "Ça devient une manie de ce gouvernement de s'asseoir sur tout avis des corps intermédiaires".
Franceinfo, publié le 05/11/2019