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Publié le : 13/03/2015
Vue de l’exposition « Foreign Office » de Bouchra Khalili, Palais de Tokyo 2015.
Photo : Aurélien Mole. © ADAGP, Paris
Bouchra Khalili, Lauréate du Prix SAM pour l’art contemporain 2013 (née en 1975 à Casablanca, vit et travaille à Berlin) articule subjectivité et histoire collective pour interroger les relations complexes entre l’Histoire coloniale et postcoloniale, les migrations contemporaines, leurs géographies et les récits et l’imaginaire qui en sont issus.
Elle présente, à l’occasion de son exposition au Palais de Tokyo, une nouvelle série d’œuvres, sous le titre générique Foreign Office, composée d’un film, de photographies et de documents. Produit à Alger, ce nouveau projet s’inscrit dans la recherche développée par l’artiste depuis une décennie autour des formes et des discours de résistance tels qu’exprimés par des membres de minorités issus des histoires coloniales et postcoloniales.
Avec Foreign Office, Bouchra Khalili revient sur la décennie 1962 – 1972, lorsqu’Alger devint la « capitale des révolutionnaires » après l’indépendance de l’Algérie. La ville accueillit alors de nombreux militants des mouvements de libération d'Afrique, d'Asie et des Amériques, tels que la Section internationale du Black Panther Party d’Eldridge Cleaver, l’ANC (Congrès national africain) de Nelson Mandela ou encore le PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert) d’Amilcar Cabral, jusqu’à l’oublié Front populaire de libération d’Oman et du Golfe arabique.
Vue de l’exposition « Foreign Office » de Bouchra Khalili, Palais de Tokyo 2015.
Photo : Aurélien Mole. © ADAGP, Paris
Prenant comme point de départ cette facette de l’Histoire algérienne, dont la transmission par bribes, sur le mode de la légende, l’a figée dans le passé, le film met en scène deux jeunes algériens d’aujourd’hui qui font le récit de cette histoire, interrogeant ses traces et les raisons de son oubli par leur génération. Les questions de l’oralité, de la langue et de leurs rapports au récit et à l’histoire forment le cœur du film, dessinant en creux une historiographie alternative.
La série de photographies élabore un inventaire des différents lieux qui ont abrité ces mouvements de libération basés à Alger, tandis qu’une carte produite par l’artiste les resitue dans la topographie contemporaine de la ville.
Comme pour chacun de ses projets précédents, ce corpus fait suite à un travail de recherche et de collecte de témoignages qui permet à l’artiste de proposer une méditation sur les modalités de transmission de l’Histoire et une lecture au présent d’un héritage collectif, en questionnant la matière qui compose cette H(h)istoire, ses potentialités narratives et ses résonances au présent et peut-être au futur.
Foreign Office, par Bouchra Khalili,
jusqu'au 17 mai 2015, au Palais de Tokyo