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Publié le : 19/02/2018
Mohsin Hamid a commencé « Exit West » au début de la crise des réfugiés : « Pour avoir été un migrant toute ma vie, je prends très mal le sentiment antimigrants. La nature de l’humanité est “diasporique”, vouée au mouvement, sans quoi nous serions tous restés coincés dans la vallée du Rift. La maison, c’est nulle part, et ce sentiment, je le pense profondément universel : tel est notre lot à tous. »
La littérature jeunesse lui a donné les clés pour écrire ce roman d’exil et d’amour.
Une grande ville au bord de la guerre civile, quelque part au Moyen-Orient. Saïd y rencontre Nadia, une jeune femme indépendante, sensuelle et déterminée. Jour après jour, les explosions, les échanges de tirs et les points de contrôle sauvages transforment un peu plus la vie des habitants en enfer. Nadia et Saïd doivent se cacher pour vivre leur passion naissante, mais l’escalade de la violence finit de les transformer en prisonniers et les pousse à tout tenter pour partir, jusqu’à emprunter l’une de ces portes mystérieuses dont on dit qu’elles ouvrent sur l’Occident…
Avec cette histoire d’amour poignante sur fond d’exil et de crise migratoire, Mohsin Hamid nous prouve par son inventivité de conteur qu’un sujet d’actualité n’exclut pas la poésie ni même la magie. Une fable contemporaine et intemporelle.
« Tandis que les militants renforcent leur emprise sur la ville, étouffant les derniers feux de résistance substantielle, un calme précaire s’installe, troublé par l’activité des drones et des avions faisant pleuvoir leurs bombes depuis le firmament, machines téléguidées et le plus souvent invisibles, et aussi par les exécutions publiques ou règlements de comptes privés qui se produisent maintenant presque sans arrêt, avec leurs festons de cadavres pendus aux lampadaires et aux panneaux d’affichage comme d’étranges guirlandes de jours fériés. La tuerie se déplace par vagues : une fois qu’un quartier a été purgé, ses habitants peuvent s’attendre à un certain répit jusqu’à ce qu’une nouvelle infraction soit commise, quelle qu’elle soit parce que les crimes reprochés, aussi arbitrairement définis qu’ils puissent être, reçoivent toujours une punition impitoyable. » Page 80
Traduit de l'anglais (Pakistan) par Bernard Cohen, 17 janvier 2018, 208p., 19€, éditions Grasset
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