- Accueil
- France terre d'asile
- Histoire
- 1971-1980
- 1980-1998
- 1998-2006
- 2006 à nos jours
- Organisation
- Notre gouvernance
- Nos établissements
- Notre organisation
- Nos actions
- Notre expertise
- Infos migrants
- Faire un don
- Rejoignez-nous
Publié le : 16/11/2017
Deux voix bercent, martèlent, perforent ce roman. L’une provient d’un voyageur dans le temps, intrépide et indolent, escaladant les branches de son arbre généalogique mauricien pour retourner à la source de toute chose. L’autre sort de la bouche d’un vagabond lépreux, sans lèvres ni paupières, ne conjuguant ses verbes qu’au présent, même pour raconter ce qui fut et ce qui sera. Le premier, Jérémie, a la manie des listes. Au gré de son errance sur la terre de ses ancêtres, île Maurice balafrée par le tourisme, la misère et les souvenirs d’esclavagisme honteux, il fait mentalement l’appel des noms de famille, des lieux, des enseignes, des variétés de canne à sucre, dans un élan d’écriture permanent, comme si les mots pouvaient redonner vie à tout ce qui a disparu. Le deuxième, Dodo, est un clown ostracisé qui ratiocine et se mure, un oiseau rare tiraillé entre la logorrhée et le silence, « parce qu’il y a toujours trop de mots dans le monde ». Sa maladie lui a donné le pouvoir de toucher ses yeux avec sa langue, c’est sa façon à lui d’écrire, d’unir le verbe et la vision pour goûter pleinement la beauté de la création, quitte à ressembler à un phénomène de foire.
"Ecrivain de nouveaux départs, de la rupture, de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle" selon l'académie suédoise, Jean Marie Le Clézion, Prix Nobel de littérature en 2008, retourne à la terre de ses aieux avec le livre Alma.
Livre paru le 05 Octobre 2017, au prix de 21 euros, aux éditions Gallimard.