Publié le : 04/02/2013
Au moins 400.000 réfugiés maliens pourraient affluer, au cours des prochains mois, dans les pays voisins notamment l’Algérie et le Niger, pronostique le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR).
Ce qui est susceptible de porter le nombre de déplacés à 700.000 personnes dont 300.000 à l’intérieur du Mali. Au total, 147.000 maliens ont déjà quitté le pays depuis le début des affrontements. Ils ont trouvé refuge en Algérie, Mauritanie, au Niger ainsi qu’au Burkina Faso. 2744 sont partis après l’intervention militaire française au Mali, précise l’office onusien.
Pour sa part, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) s’attend, elle aussi, à des départs massifs de déplacés internes maliens vers les frontières des pays voisins du fait du manque d’aides à même de leur permettre de retourner dans leur lieu d’origine. Cette crise migratoire a, toujours selon l’Organisation, été aggravée par le retour de Libye, depuis une année, de dizaines de milliers de travailleurs migrants maliens.
Un autre facteur risque également de se traduire, à brève échéance, par des flux migratoires maliens vers l’Algérie et les autres pays voisins, prévient l’OIM. Il s’agit de la crise alimentaire qui touche aujourd’hui quelque 3,5 millions de familles maliennes dont plus de la moitié, soit 1,84 million de personnes, souffrent d’insécurité alimentaire grave que les retombées au plan économique et social, consécutives aux affrontements et à l’intervention militaire, ont sérieusement accentuée.
Aussi, les vives inquiétudes suscitées par les signalements récurrents d’actes de violence sexuelle et d’enlèvement d’enfants pour en faire des soldats sont pour beaucoup dans l’exode actuel des populations du nord vers les régions frontalières, ajoute le bureau de l’OIM à Bamako.
C’est pourquoi, un appel urgent de 3,5 millions de dollars a été lancé en vue de fournir une aide vitale d’urgence aux maliens déplacés. En somme, afin de mettre en œuvre divers projets humanitaires d’urgence en 2013 dont certains ont été lancés en 2012, l’OIM vient d’adresser aux donateurs un appel de 303 millions de dollars. Au total, 16 pays, dont l’Afghanistan, le Kenya, le Mali, le Pakistan, les Philippines, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Soudan du Sud, la Syrie, le Tchad et le Yémen, sont concernés, a indiqué Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l’OIM, basée à Genève (Suisse).
El Watan, 04/02/2013