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Publié le : 12/05/2011
À 18 mois de la prochaine élection présidentielle, Barack Obama a relancé le débat sur l’avenir des quelque 11 millions d’immigrés illégaux d’origine hispanique dans un discours prononcé à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Dans un discours prononcé dans la ville texane d’El Paso, à proximité de la frontière mexicaine, Barack Obama a appelé les parlementaires américains à réformer le système migratoire du pays en trouvant un compromis "qui mettrait de côté la politique politicienne".
Le président a rappelé que son gouvernement avait pris en compte les objections des républicains concernant la sécurité des frontières, notamment en augmentant le nombre de garde-frontières pour prévenir le passage d’immigrés clandestins. Moyennant quoi, il était maintenant temps que les républicains tiennent leur promesse d’appuyer le projet de réforme. Un engagement sur lequel le président ironise. "Je pense qu’ils vont finir par demander que l’on construise des douves et qu’on y mette des crocodiles", a-t-il lancé, devant une foule hilare.
Le discours d’Obama s’inscrivait en point d’orgue d’une série de rencontres avec des personnalités américaines d’origine hispanique pour nourrir la réflexion présidentielle sur le sort des quelque 11 million d’immigrés illégaux présents aux États-Unis.
Durant la campagne précédant son élection en 2008, le candidat Obama avait promis qu’il réformerait largement le système. Il s’était prononcé en faveur de la régularisation des étudiants et des travailleurs sans-papiers, tout en continuant d’appliquer strictement les lois existantes. Près du deux tiers de la communauté hispanique américaine avait voté pour lui.
Mais depuis son accession à la Maison Blanche, le Congrès a bloqué toute tentative de réforme qui aboutirait à donner la citoyenneté américaine à des clandestins. Pour Obama, pas de doute : ce n’est pas lui mais les républicains qui sont responsables de cet immobilisme.
À El Paso, mardi, le président a encouragé son public, composé en majorité de personnes d’origine hispanique, à "donner de la voix pour que Washington sache qu’il y a un mouvement en faveur d’une grande réforme de l’immigration". Pour atteindre son but, le président Obama aura en effet grandement besoin du soutien populaire, le Congrès lui étant moins favorable depuis les élections de mi-mandat en novembre 2010 qui ont vu le camp républicain gagner du terrain.
Alors, pourquoi relancer le débat maintenant ?" Le président Obama est reparti en campagne", avance Jack Martin, porte-parole de la Fédération américaine pour la réforme de l’immigration (FAIR), une association militant pour une réduction de l’immigration légale et illégale. "Pour 2012, il compte énormément sur la communauté hispanique. Or, celle-ci a été déçue de son incapacité à régulariser les travailleurs et les étudiants illégaux comme promis", poursuit-il.
Du côté des partisans d’Obama, on déplore le mauvais timing de la réforme de l’immigration, qui aurait eu plus de chances de passer avant les élections de mi-mandat. On rappelle aussi l’échec essuyé l’an dernier par l’administration sur le 'Dream Act', une mesure qui permettrait à tout jeune sans-papiers arrivé mineur aux États-Unis de voir sa situation régularisée s’il poursuivait des études ou s’engageait dans l’armée. Approuvé par la Chambre des représentants l’an dernier, le texte a été bloqué au Sénat.
"‘Le Dream act’ était un bon texte qui aurait aidé des milliers de jeunes, mais ce n’était pas suffisant", regrette Fernando Garcia, directeur exécutif du mouvement de défense des migrants Border Network for Human Rights (BNHR, réseau de défense des droits de l’Homme aux frontières). "Et encore, le Dream act ne concerne que les étudiants, pas les travailleurs illégaux qui pourtant payent des impôts aux États-Unis...", rappelle-t-il.
Pourtant, en attendant l’élection présidentielle de novembre 2012, le président Barack Obama n’a pas le choix : il doit aller le plus possible sur la question de l’immigration. Sans quoi, il risque de se couper d’un électorat sans lequel il ne pourra pas être réélu.
France 24, le 11/05/2011