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Publié le : 12/08/2010
Un vif débat sur l'immigration enfièvre aujourd'hui les Etats-Unis. L'État d'Arizona a récemment adopté une loi qui oblige les policiers à vérifier le statut de résident de personnes arrêtées pour d'autres motifs – et qui contraint les immigrés à produire sur demande une preuve de leur statut légal.
L'administration Obama a critiqué cette loi, des groupes religieux l'ont dénoncée comme étant discriminatoire et une Cour fédérale a suspendu temporairement certaines dispositions de la loi en précisant que l'immigration relève de la compétence de l'Etat fédéral. Quelle que soit l'issue juridique de l'affaire, cette loi a rencontré un écho favorable dans d'autres États et reflète la place croissante que prend la question de l'immigration au plan politique.
Si les Etats-Unis devaient se replier sur eux-mêmes et limiter fortement l'immigration, leur position dans le monde en pâtirait sérieusement. Grâce au taux actuel d'immigration, les Etats-Unis sont l'un des rares pays développés à ne pas connaître de déclin démographique et à maintenir leur part de la population mondiale. Cette situation risque de changer si la réaction à des actes terroristes ou une xénophobie croissante les poussent à fermer les frontières.
Les craintes liées aux conséquences de l'immigration sur les valeurs nationales et la cohérence de l'identité américaine existent depuis les premiers temps de la nation. Le parti «Know Nothing» du XIXe siècle s'est construit sur l'opposition aux immigrés, aux Irlandais en particulier. Les Asiatiques ont été la cible d'un rejet dès 1882 et à partir de l'adoption de la loi sur la restriction de l'immigration en 1924, l'afflux d'émigrants s'est ralenti pendant quarante ans.
Par Joseph Nye*, Le Matin, le 11/08/2010
*Ancien secrétaire adjoint à la Défense des Etats-Unis, professeur à Harvard et auteur de Soft Power : the Means to Success in World Politics (Le pouvoir de convaincre : la voie du succès dans la politique mondiale).
©Reuters