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Publié le : 09/08/2010
Après avoir retiré le point d'eau potable installé par Médecins du Monde à Loon-Plage pour les candidats au passage clandestin en Grande-Bretagne, le Port Autonome de Dunkerque s'explique. «On n'autorisera pas d'installation fixe. Nous avons indiqué par écrit à Médecins du Monde qu'ils n'avaient pas d'autorisation pour installer cette citerne d'eau gonflable», se justifie Philippe Carpentier, adjoint au directeur d'exploitation. Premier argument, la politique migratoire de la France.
«Le Port est un établissement public d'Etat. A ce titre, on ne peut pas autoriser une installation qui tendrait à pérenniser le campement de migrants. On ne peut pas laisser pérenniser un site qui va à l'encontre de ce que fait l'Etat en matière migratoire».
Second argument : la sécurité. «A côté, à une centaine de mètres du terminal de containers. Il y a de très gros risques». Et les arguments humanitaires? Le responsable du port relativise : «Ils ont un accès à l'eau à environ 2 kilomètres». Le Port a donc «déposé» l'installation de 5000 litres, sans la détruire, et la tient à la disposition de Médecins du Monde. Il existe une autre citerne, cinq fois plus petite, sur le site, mais elle est le plus souvent vide, selon les humanitaires.
Hier en début d'après-midi, l'association Salam et Médecins du Monde étaient sur le campement, les premiers pour nourrir les migrants, les seconds pour les soigner. Ils leur ont apporté des bouteilles d'eau. «C'est bien que tu sois venu», dit Farman, jeune Afghan de 20 ans à Vincent Hirel, logisticien de Médecins du Monde «on n'avait plus d'eau». Il tente le passage en Angleterre depuis 20 jours. Un autre assure être là depuis huit mois, à Calais puis Loon-Plage.
La première fois que Libération a rencontré des migrants à Loon-Plage, c'était en 2003, quelques mois après la fermeture du Centre de la Croix-Rouge de Sangatte. D'autres étaient là avant la fermeture. A l'époque, il n'y avait pas de citerne d'eau potable pour «pérenniser» leur présence. En revanche, il y avait déjà, à quelques centaines de mètres de leur campement de fortune, des liaisons transmanche vers la Grande-Bretagne.
Par Haydée Sabéran, le 04/08/2010, libelille.fr