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Publié le : 23/06/2011
Le mariage forcé recule parmi les femmes issues de l’immigration
Les unions non consenties ont concerné 2 % des jeunes femmes immigrées ayant déjà vécu en couple, contre une fréquence de 9 % pour leurs aînées, révèle l’Institut national d’études démographique (Ined).
Il est des phrases qui attendent des siècles avant de triompher. « Jamais par la force n’entra dans un cœur, et toute âme est libre à nommer son vainqueur », clamait Molière dans le Misanthrope.
Le mariage forcé a totalement disparu dans la population majoritaire. Une étude de l’Ined (1), rendue publique aujourd’hui, dévoile également un très net reflux du phénomène concernant les immigrées.
Les femmes entre 51 et 60 ans étaient 9 % à avoir été mariées de force lors de leur première union. Les plus jeunes, entre 26 et 30 ans sont désormais 2 % à avoir été contraintes. Et chez les filles d’immigrées, la proportion est encore moindre (1 % des 26-30 ans). « La pratique est en chute quelle que soit l’origine, mais elle résiste mieux chez les personnes issues de pays où le concubinage est réprouvé, et où la sexualité en dehors du mariage est interdite », commente Christelle Hamel, l’auteur de cette recherche.
Faible niveau scolaire
Ainsi, les femmes de 26 à 40 ans venues de la Turquie, du Maghreb et de l’Afrique sahélienne sont encore entre 4 et 8 % à s'être vues imposer leur union. Les familles qui continuent à pratiquer le mariage forcé sont marquées par un faible niveau scolaire.
Toujours concernant les femmes migrantes, il s’agit avant tout de mariages précoces (de mineures dans 28 % des cas), célébrés dans les trois mois après la rencontre pour près de la moitié des cas.
Dans le cas des mariages non-consentis des filles d’immigrés, les circonstances diffèrent. Pour elles, le mariage vient souvent « mettre en règle » une grossesse prémaritale : 57 % des jeunes femmes ont conçu leur enfant avant l’union, contre 27 % des femmes ayant choisi leur conjoint librement.
68% des femmes forcées de se marier ont divorcé
Les violences familiales sont outre plus fréquentes pour ces femmes nées en France, puisque 21 % d’entre elles déclarent en avoir été victimes avant 18 ans, contre 8 % des immigrées. La situation de ces femmes mariées sans consentement n’est toutefois pas irréversible.
En effet, 65 % des immigrées et 68 % des filles d’immigrées interrogées dans l’enquête avaient divorcé. L’étude préconise de renforcer l’information sur la contraception et plaide en faveur d’une meilleure formation des personnels de l’éducation nationale pour mieux détecter et appréhender la question