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Publié le : 08/07/2011
Depuis 2002 le tissu social se déchire sous les mots et les faits produits au sommet de l'état. Ils disent la peur de l'autre, désignent des boucs émissaires et servent des intérêts électoraux plutôt que l'intérêt commun. Ils nous servent un récit national sur l'immigration qui fragmente notre société et réduit notre vision du monde.
Nicolas Sarkozy préfère le prêtre à l’instituteur, prône la séparation communautaire et l’ethnicisme plutôt que l’universalisme. Il brade tout, même ce qu’il y a de plus sacré : l’aspiration à l’égalité, l’idée même de nation. Il réécrit l'histoire à succès qu'est la France, celle qui depuis plus de deux siècles rassemble des individus du monde entier autour de ses valeurs pour faire « France commune ». Des défis se posent évidemment à nous, une grave question sociale notamment, mais malgré la crise, ce modèle fonctionne encore, il est toujours une machine à succès. Le récit national sur l’immigration est depuis trop longtemps la traduction d’un marquage politique et d’une lutte pour la conquête et la préservation du pouvoir. Il sert à nommer – faussement - un problème de société et l'intègre à l’offre politique alors que nous aurions besoin d’une vraie politique publique juste, stable et cohérente. L’accumulation des débats - identité, droit de la nationalité, islam - doit beaucoup au récit national que les responsables en charge des politiques publiques produisent depuis plusieurs années, semaine après semaine : ils nous rabâchent le discours de la fragmentation et théorisent le morcellement de notre société.
C’est là une vision erronée de l’état de la France. Ce rétrécissement de la pensée à des espaces géographiques nationaux - pensée nationale pour espace national - a contribué au manque d'anticipation et de comprenhension de l’aspiration individuelle aux valeurs universelles de liberté, de justice et de dignité exprimées aujourd’hui par tout individu, partout sur la planète. Celles qui marquent pour l’instant le mouvement historique qui se déroule sur l’autre rive de la Méditerranée. Voilà comment un récit national défaillant dans l’hexagone nous à conduit à rester borgne, à n'avoir qu'une une vision hémiplégique du monde. Nicolas Sarkozy et ses amis nous ont fait croire qu'une incompatibilité de valeurs ou de culture entre celle des " Français de souche " et celle des jeunes Français issus de l’immigration remettrait inévitablement en cause le modèle qui a permis à notre pays d’être ce qu’il est, c'est-à-dire une nation composée d’individus venus d'ailleurs et finissant par partager les mêmes valeurs. Et, à force de diffuser un récit national qui distille le soupçon de la présence illégitime de centaines de milliers de jeunes français, pourquoi s'étonner que leur sentiment d’appartenance soit si fragile ? Nos dirigeants ont fini par porter atteinte au fondement des piliers de la nationalité que sont l’égalité et la justice.
C'est pourquoi nous avons besoin de décliner à nouveau et de manière positive le roman national de l’immigration. Un récit républicain volontariste et offensif, sans nostalgie, avec l’universel en trame. À nous tous de l'écrire, car il n'y a qu'ensemble que nous pourrons " faire France ".
Brigitte MARTINEZ, 2011
"Libération" du 12/04/2007. A dix jours du premier tour de l'élection présidentielle le candidat Sarkozy annonce la création d'un « ministère de l'immigration et de l'identité nationale », une revendication inscrite au programme du front national. Le durcissement déjà amorcé en matière d'immig ration est appelé à se poursuivre. |
"Libération" du 11/06/2005. Pour Nicolas Sarkozy alors ministre de l'intérieur, "l'immigration choisie" apparaît comme une solution miracle à l'impossible "immigration zéro". Mais la méthode des quotas, sans effet sur l'immigration clandestine, précarise la situation des étrangers en France et favorise le pillage des élites des pays en voie de développement. |
"Libération" du 20/09/2005. 50% d'augmentation de reconduite à la frontière c'est le nouvel objectif de Sarkozy. Il tient en 2005 à se débarrasser de 23 000 étrangers sans. Alors pour faire du chiffre et expulser à tour de bras, la police en vient à faire des arrestations aux sorties des lycées. Un scandale qui mobilise la société civile et renforce le Réseau éducation sans frontières. |
"Libération" du 09/09/2006. De "l'immigration choisie" aux "régularisations choisies" il n'y a qu'un pas, vite franchi par Sarkozy. Il offre 6 000 régularisations sur plus de 30 000 demandes déposées par les familles sans papiers d'enfants scolarisés. Des quotas imposés avant même de connaître les dossiers. C'est le règne du cynisme et de l'arbitraire. |
"Libération" du 03/04/2007. Nicolas Sarkozy promet de durcir les conditions d'admission à la nationalité française. La thématique de l'identité nationale s'installe au cœur de sa fin de campagne présidentielle. Elle refera surface avec le grand débat lancé par Éric Besson début 2010. De quoi stigmatiser et diviser les Français au lieu de les rassembler. |
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"Libération" du 22/10/2009. Trois sans-papiers afghans, il y en aura d'autres, sont expulsés vers Kaboul et un pays en guerre. C'est le "charter de la honte", dénoncent la gauche, les associations et quelques voix à droite. "La France renonce à ses propres valeurs" s'émeut France terre d'asile dont la pétition recueille plus de vingt mille signatures en quelques jours. |
"Libération" du 31/07/2010. Après la mort d'un homme de la communauté des gens du voyage, tué par un gendarme, Sarkozy amalgame, stigmatise et dégaine à Grenoble : augmentation des expulsions, ethniquement ciblée, des Roms en campements illégaux, ce que Bruxelles condamnera. Et, pour la première fois depuis Vichy, il envisage le recours à la déchéance de nationalité pour toute personne "d’origine étrangère" qui aurait tué un policier, assimilant ainsi délinquance et immigration. |
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