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IMMIGRATION/ASILE : ATHÈNES FERA ENTENDRE LA VOIX DES PAYS DU SUD

Publié le : 16/01/2014

 Europolitique


« L'immigration est le sujet de l'année 2014, surtout dans la perspective des élections européennes », dixit une source de la présidence grecque de l'UE. Avec ses successeurs italiens, sans doute, celle-ci fait de l'immigration et de l'asile une priorité de son mandat de six mois. Et plaidera la cause des pays européens du Sud, en première ligne face à l'arrivée de bateaux de migrants envoyés par des passeurs depuis les côtes africaines, de Turquie ou du Moyen-Orient, et de tragédies comme celle qui a coûté la vie à plus de 360 personnes début octobre au large de l'île italienne de Lampedusa.

« Nous connaissons plein d'autres petits Lampedusa, il y a plein de trafiquants, argue une source diplomatique. Nous devons trouver des solutions, pas seulement de recherche et de secours, mais qui impliquent les pays tiers et de transit (NDLR : Algérie, Maroc, Libye, Égypte), les migrants ne doivent pas entamer leurs périples.» Athènes et Rome s'estiment punis par cette situation, alors que les migrants qui arrivent clandestinement en Europe veulent surtout rejoindre le Nord de l'Europe, Allemagne et Suède en tête.

Très critiquée par les ONG et la Cour européenne des droits de l'homme pour l'état indigne de ses centres d'accueil de migrants, la Grèce, placée sous assistance financière de l'UE et du FMI, met en avant ses efforts en temps d'austérité. Elle a besoin, cette année, d'une aide additionnelle pour boucler son budget de réforme de son système d'asile et d'immigration, estimé à 75 millions d'euros.

REDISTRIBUTION SELON LE PIB

L'immigration et l'asile seront au cœur de la réunion informelle des ministres de l'Intérieur, le 24 janvier à Athènes. Viendra ensuite la rédaction des principes censés guider l'UE dans la gestion des flux d'ici à 2020. Ils s'inscriront dans une stratégie plus globale sur la justice et les affaires intérieures qui remplacera celle de Stockholm et sera adoptée en juin 2014.

Dans les grands objectifs grecs, il y a celui de réformer à terme le "règlement Dublin" de 2003 qui, dans la pratique, oblige les pays du Sud de l'UE à prendre en charge les demandes d'asile des migrants débarquant sur leurs côtes et à les héberger, dans des conditions souvent déplorables, comme l'a montré une récente vidéo filmée en cachette dans un camp de rétention de Lampedusa.

Athènes plaidera pour la création d'un « mécanisme de redistribution » obligatoire des migrants et des demandeurs d'asile afin de créer « plus de solidarité dans l'Union ». Cette redistribution devrait se faire, selon elle, en fonction du PIB des pays européens, de leur population, des chances d'intégration des migrants, du coût de l'accueil.

Mais le rôle de la présidence sera de trouver des compromis entre les Vingt-huit. Or, jusqu'ici, les pays du Nord de l'UE, France comprise, ont toujours refusé de réviser ce système controversé qui leur permet de renvoyer des demandeurs d'asile dans les pays européens où ils sont arrivés. L'Allemagne rappelle régulièrement qu'elle traite le plus grand nombre de demandes d'asile en Europe.

Europolitique, le 13 janvier 2014.