Publié le : 25/06/2009
La Grèce durcit sa législation contre l'immigration clandestine
Le parlement grec a adopté un amendement durcissant la règlementation contre l’immigration clandestine en doublant la durée de détention provisoire pour les sans papiers, et criminalisant le trafic de migrants.
Les députés de la majorité conservatrice et du petit parti d’extrême-droite Laos ont voté un amendement en ce sens mercredi soir. Le texte fait passer de trois à six mois la durée de détention des migrants clandestins avant leur ordre d’expulsion. Il permet de porter cette détention à un an, en cas de retards pour les procédures d’expulsions liés à des problèmes de bureaucratie concernant le pays d’origine du migrant.
Le trafic de clandestins, jusque là un délit exposant à un maximum de cinq ans de prison en fonction du nombre de migrants pris en charge, devient un crime, passible d’un maximum de 25 ans de réclusion. Les passeurs devront aussi verser une amende de 20.000 euros, qui sera portée à 50.000 euros en cas de récidive. L’adoption de ce texte, critiqué par la gauche et les ONG de défense des immigrés, intervient sur fond de poussée de l’extrême-droite dans le pays, qui a obtenu 7% des voix lors du dernier scrutin européen. Il a été incorporé à un projet de loi, en attente d’adoption formelle, interdisant le port des cagoules lors des manifestations et mis au point après les troubles urbains provoqués en décembre dernier par la mort d’un adolescent tué par un policier à Athènes. Le gouvernement grec a aussi annoncé la création prochaine de centres de rétention de clandestins, actuellement le plus souvent libérés et laissés dans la nature après leur arrestation.
Quelque 250.000 sans-papiers, pour beaucoup venus via la Turquie voisine dans l’espoir d’un passage en Europe occidentale ou en Amérique, vivent actuellement en Grèce selon les estimations des experts.
France Info, le 25/06/2009