Publié le : 18/06/2009
Malte, première terre européenne pour les boat people
Par solidarité européenne, la France va accueillir quelque 80 immigrés clandestins échoués sur l’ile de Malte, auxquels les autorités locales ont accordé le droit d’asile...
L’îlot rocheux, situé à seulement 300 kilomètres des côtes libyennes, n’arrive plus à faire face aux vagues d’immigrants venus d’Afrique : 2.700 l’an dernier, et les chiffres ne cessent d’augmenter. Par solidarité européenne, la France va donc accueillir sur son sol 80 hommes et femmes, auxquels Malte a déjà accordé le droit d’asile.
La plupart de ces réfugiés s’échouent sur l’île par erreur, en cherchant à gagner l’Italie. Or l’archipel, avec ses 316 kilomètres-carrés et ses 400.000 habitants, devient pour eux une véritable prison à ciel ouvert, où le chômage et le racisme de la population font partie du quotidien. Ils ne peuvent ni revenir en arrière, ni aller de l’avant – ils ont obligation de vivre dans le pays qui leur a accordé le droit d’asile.
La majorité des immigrants vient d’Afrique de l’est, ce sont des Somaliens ou des Erythréens. Il y a tout de même quelques Ivoiriens comme Touré et Ibrahim, qui font partie des pré-sélectionnés pour venir en France.
Ibrahim et Touré nous emmènent dans les différents bâtiments du centre ouvert de Marsa. C’est là notamment que se retrouvent logés les demandeurs d’asile, une fois sortis du centre de détention.
A Marsa il y a 670 lits, répartis dans de gigantesques dortoirs. Mais de l’aveu même du directeur du centre, on y compte très souvent plus d’un millier d’immigrants. Surpopulation, manque d’hygiène : les conditions de vie y sont extrêmement difficiles. Certains vivent pourtant là depuis plusieurs années.
Daniel Rondeau, ambassadeur de France à Malte, a participé au programme de "relocation", qui vise à faire prendre en charge par d’autres pays membres de l’Europe, des immigrés clandestins de Malte. Dès son arrivée, il y a un an, il a compris l’ampleur de la tragédie qui frappe les réfugiés de Malte.
Isabelle Labeyrie, Laurent Grout
France info, le 18/06/2009