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Publié le : 27/07/2012
En novembre 2008, le gouvernement planifie un vol à destination de Kaboul afin d’organiser, par charter, l’éloignement collectif de près de 50 migrants afghans. Cela serait une première depuis 2005, date du dernier renvoi de ressortissants afghans vers leur pays… en guerre.
Des interpellations visant spécifiquement les afghans sont organisées dans le Calaisis afin de mettre en œuvre cette opération. Le Haut Commissariat des Nations Unis pour les réfugiés est même informé de l’imminence de l’opération.
Le projet est finalement abandonné après que le ministère de l’Immigration ait jugé que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies pour un retour.
Une décision sage… qui en appelle d’autres ! |
Quelques mois après cette décision, le 6 juillet 2009, le ministre de l’Immigration français et le ministre délégué chargé des frontières du Royaume-Uni, signaient un accord de participation conjointe en matière de retour, notamment par voie aérienne. Il s’agit alors de mettre en œuvre au niveau national, « le retour forcé d’un nombre significatif d’étrangers en situation irrégulière « de nationalités clés ».
Le 15 octobre 2009 France terre d’asile et ses partenaires européens lancent une pétition. Elle est appuyée par plus de 20 000 signataires :
Appel à signatures européen Nous considérons que le retour forcé vers l’Afghanistan ne constitue pas, dans l’instant, une solution acceptable […] A la suite du démantèlement du camp principal de Calais, le 22 septembre dernier, où résidaient de nombreux migrants afghans, le président de la République française a annoncé l'organisation de retours forcés vers l'Afghanistan en coopération avec le Royaume-Uni, conformément à l'arrangement franco-britannique du 6 juillet 2009. |
Six jours après la publication de cette pétition, trois Afghans sont renvoyés à Kaboul dans un vol partant de Paris la nuit du 20 au 21 octobre 2009.
M. Besson, le ministre de l’immigration, déclare alors que « toutes les précautions ont été prises et que les conditions de retour sont possibles […} et qu’il n’y a pas de danger pour leur intégrité physique ».
Le lendemain de cette déclaration, un nouvel attentat meurtrier a lieu à Kaboul.
Trois… renvois forcés vers l’Afghanistan ! Trois. Le chiffre n’y change rien. Le ministère a donc joué sur les mots. Il avait donné l’assurance qu’il n’y aurait pas de charter. Il fallait comprendre que quelques unités suffisaient à en faire un symbole […] les explications confuses autour de critères respectés n’y changeront rien. Le symbole donné est celui de la France qui renonce à ses propres valeurs. |
Près d’un an après cet épisode, le 13 décembre 2009, la question ressurgit après que le ministre de la Défense, M. Morin, ait marqué le « besoin » de nouveaux envois généralisés.
Charter pour l’Afghanistan : une récidive organisée ? Depuis le dernier éloignement d’Afghans à partir de la France fin octobre, la situation sécuritaire dans le pays ne s’est pas améliorée ; le seul événement notable intervenu depuis lors étant l’évacuation par l’ONU d’une partie de son personnel sur place […] C’est pourquoi nous préconisons également toujours la mise en œuvre de la directive européenne de 2001 sur la protection temporaire pour les déplacés afghans. cp/ France terre d’asile, le 14 décembre, 2009 |
Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2009, neuf personnes de nationalité afghane ont à nouveau été expulsées à bord d’un avion affrété par les Britanniques à destination de Kaboul.
Ne pas accepter la banalisation ! Il y aura bien une expulsion prochaine, probablement ce mardi soir, d’une dizaine d’Afghans vers Kaboul […] Drôle de façon de faire décliner notre identité ! Que l’on ne s’y trompe pas. Cette annonce à quelques encablures des fêtes est aussi une manière de vouloir banaliser la pratique de ces renvois. Sans efficacité sur la décision de partir de l’Afghanistan, ces renvois sont moralement inacceptables. cp/ France terre d’asile, le 15 décembre, 2009 |
Douze migrants d’origine afghane ont été renvoyés dans leur pays en guerre au cours des cinq années du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Ce chiffre, bien que peu élevé, n’en reste pas moins important. Il marque le choix de se détourner d’une politique d’accueil et d’asile digne pour renvoyer en groupe des personnes dans un pays qu’ils ont dû fuir par peur de la guerre.
Pour retrouver l'épisode précedent, cliquez ici