Publié le : 31/12/2013
En France, ils seraient entre 7000 et 9000 enfants à avoir pris le chemin de l’exil fuyant la misère, la guerre, les mauvais traitements. Ces mineurs isolés étrangers (MIE), sans représentant légal sur le territoire, sont particulièrement vulnérables et ont besoin de protection. En tant que mineurs, celle-ci s’applique à eux sans condition de nationalité.
Être aux côtés de ces jeunes est un engagement fort de France terre d’asile et ce depuis 1999 avec l’ouverture du premier dispositif qui leur est dédié. Protéger ces enfants, leur assurer une prise en charge et un environnement socio-éducatif, juridique et médical pour les aider à se reconstruire et à préparer l’avenir, voilà la mission complexe mais cruciale dans laquelle France terre d’asile s’est investie.
Le dispositif de mise à l’abri Stendhal – DMA Stendhal – dans le 20e arrondissement de Paris, s’inscrit pleinement dans cette mission. Ouvert en 2009 et financé par le Département de Paris, le DMA Stendhal propose un hébergement temporaire aux mineurs isolés. L’accueil de jour est axé sur la reconstruction identitaire, l’autonomisation et l’insertion. À ce moment particulièrement délicat pour ces jeunes, qui débutent à peine leur transition vers une situation plus stable, l’occasion s’est présentée de mettre un peu à distance les difficultés qui caractérisent trop souvent leur quotidien.
Une douzaine de jeunes du DMA ont pris part pendant un mois à un atelier BD. Avec José Jover, dessinateur et éditeur de bande dessinée, ils se sont racontés sur une planche de 6 à 8 cases. Ce n’était pas chose aisée : la plupart parle peu français, certains ont commencé tout en silence et en tristesse. C’était sans compter l’attention et la pédagogie dont José a fait preuve. Petit à petit, les histoires se délient et les coups de crayons livrent leur vision de l’exil. Le travail est rapidement gratifiant, certains s’étonne et s’amuse de leur propre capacité à créer. Mais cela reste difficile pour eux de se projeter dans la durée…
En partageant avec nous leurs rêves d’adolescents, on entrevoit leur parcours et leurs espérances pour la suite, en France, « le pays des droits de l’homme et de la liberté » comme l’écrit Diakité dans une bulle. Ces douze jeunes ont de l’ambition et entre ces cases ils deviennent médecin, architecte, boulanger, même futur ballon d’or !
Et l’expérience ne s’arrête pas là. Du dessin à la scène, leur bande dessinée a également fait l’objet d’un spectacle musical, grâce à Jacob Nalouhouna, conteur et musicien. Le 29 janvier 2013, ils ont été les acteurs de leur propre bande dessinée. L’occasion pour Abdul Habib d’éblouir le public avec un chant a capella en Bengali. Beaucoup d’humour, de créativité et de talents se sont exprimés dans cette aventure artistique au DMA Stendhal et nous remercions tous ceux qui y ont pris part.
Pour télécharger la BD : c'est par ici