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Photo agressive à la une, sans rapport avec le sujet traité, titre volontairement provocateur et chargé de sens négatif, graphique tronqué, le JDD ne fait pas dans la finesse en mettant à la une le dossier de l’Asile. C’est là un choix délibéré de la rédaction qui relève de la soumission au populisme ambiant autour des questions d’asile et qui participe et entretient un climat d’inquiétude. C’est d’autant plus regrettable que le papier central qui illustre le sujet pose quant à lui quelques questions de manière documentée.
La une du JDD du 22 septembre 2013
L’asile, le droit d’asile est en crise parce que depuis dix ans, les responsables politiques se sont trompés de diagnostic et d’orientation en privilégiant les solutions expéditives, en dégradant le système d’accueil, en privilégiant de manière ahurissante l’hébergement d’urgence dans des hôtels à la périphérie des villes et en pensant que de tels systèmes allaient être dissuasif de nouvelles arrivées.
La maltraitance institutionnelle a été le dogme de ces dernières années. La mise à bas du système d’asile l’objectif, avec un argumentaire bien rôdé autour du cout supposé exponentiel de la dépense et de la responsabilité associative dans cette dérive. C’est ce désordre qui n’a cessé depuis lors de conforter la ligne « Buisson » dans les têtes et dans les faits. L’asile, tradition républicaine qui a tant contribué à la réputation de la France mérite mieux que ces petits calculs manifestement électoraux et que cette chasse insensée sur les terres du Front national.
Manuel Valls a lancé une consultation large selon un processus original dans lequel nous allons entrer avec confiance et vigilance. L’objectif est simple : Comment rebâtir un système d’asile juste et équitable, diminuer le temps d’accès à la procédure comme celui de l’instruction et le faire dans la dignité des personnes et le respect du droit. La réponse n’est pas forcément complexe, ni dispendieuse.
Reste la question des personnes déboutées du droit d’asile. Pendant dix ans, les amis de Monsieur Sarkozy n’ont pas été avares de déclarations martiales en pratiquant l’arbitraire mais sans rien résoudre au fond.
Ce sujet difficile doit recevoir une réponse claire de la part de l’État. À l’issue d’une procédure juste et équitable (qui reste à construire), les personnes déboutées du droit d’asile doivent quitter le territoire si leur retour dans le pays d’origine ne contrevient pas aux dispositions de la convention européenne des droits de l’homme. À défaut il convient d’examiner leur droit au séjour car rien n’est pire que cette situation administrative de précarité (ni-ni) dans laquelle des milliers de personnes ont été plongées par la gestion ubuesque des années 2007-2012. À chacun d’agir en responsabilité.
Pierre Henry, directeur général de France terre d’asile
cp/ France terre d'asile, le 23/09/2013